Pollution en cœur du Parc national de Port-Cros
A partir du 16 octobre, le littoral varois puis l’île de Porquerolles, zone cœur du Parc national de Port-Cros, sont touchés par les premières galettes et boulettes d’hydrocarbures, souvent mélangées à de la posidonie.
Le plan POLMAR est déclenché et les équipes du Parc national de Port-Cros aussitôt placées en alerte.
Le cœur du Parc national de Port-Cros, zone naturelle sensible hautement protégée, est concerné. Les plages et zones rocheuses du nord de Porquerolles ont été fermées par arrêté municipal.
Une fois le diagnostic effectué, un plan de dépollution a été mis en place par les services de l’Etat (acheminement du matériel et constitution des équipes techniques). Parmi eux, les agents du Parc ont apporté leur expertise sur les modalités de nettoyage afin de limiter les impacts.
L’état des lieux précis dressé par les équipes du Parc permettra de porter l’affaire devant la justice afin d’obtenir réparation pour le préjudice porté à l’environnement.
Lors d’un déplacement le 23 octobre, le ministre de l’Ecologie et de la transition solidaire, François de Rugy, a d'ailleurs confirmé que les galettes et boulettes d’hydrocarbures seront expertisées « de manière à faire payer les responsables de la pollution ».
Ramassage de résidus en mer et à terre pour le Parc national des Calanques
A partir du 24 octobre, le Parc national des Calanques est à son tour touché par un premier épisode de pollution et 150 kg de résidus sont ramassés en mer. Une veille active en mer et des actions de surveillance aérienne sont ensuite menées jusqu’au 31 octobre : de nouveaux bilans, positifs, font état d'une absence de résidus significatifs en mer.
Le 1er novembre la dégradation des conditions météorologiques en Méditerranée a entraîné l’arrivée de nouveaux hydrocarbures sur le littoral du Parc (des plages de La Ciotat sont fermées au public). De nouvelles actions de nettoyage sont lancées. Les agents du Parc national se sont mobilisés afin d’élaborer une cartographie détaillée de cette seconde vague pollution.
A compter du 2 novembre, le retour d’un temps plus stable, a permis de mener de nouvelles opérations supplémentaires de reconnaissance à terre et en mer. Aucune nouvelle pollution aux hydrocarbures n’est repérée au large, sur les îles Verte et du Riou, sur les côtes rocheuses ou sur les herbiers de posidonie de Sormiou.
Cependant, des résidus sont repérés entre les calanques de Muguel et d’En-Vau, à Marseilleveyre et Cap Croisette ainsi qu’un retour de pollution à La Ciotat et Port-de-Bouc.
Le Parc national, les services de l’Etat et les collectivités ont conduit de nouvelles opérations de nettoyage sur ces sites. En parallèle, un barrage de protection est installé à la ferme aquacole du Frioul.
Depuis le 5 novembre, les équipes du Parc dressent un inventaire de ces épisodes de pollution et poursuivent la collecte des données sur le terrain afin :
- d’estimer le préjudice écologique,
- de demander réparation en justice aux responsables.
La vigilance est toujours d’actualité : en raison de conditions météorologiques changeantes, les agents restent mobilisés sur les opérations coordonnées de veille ou de nettoyage en mer ou à terre.
Retour en images
sur le chantier de dépollution sur l'île de Porquerolles, au 30 octobre
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Le plan POLMAR, c'est quoi ?
Le plan POLMAR – pour « pollution marine » – est un plan d'intervention français déclenché par le préfet de région en cas de pollution marine accidentelle.
Il a été mis en place en 1978 après la catastrophe de l'Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes. POLMAR a pour objectif :
- d'identifier la nature de la pollution ;
- de définir l'étendue de l'impact et de l'environnement touché ;
- de mettre en œuvre des chantiers de dépollution.
Il repose sur une chaîne hiérarchisée d'évaluation et décision et un réseau d'experts mobilisables.
Treize centres de stockage et d'intervention regroupent :
- barrages flottants,
- rouleaux ou matériaux absorbants,
- écrémeurs et barges récupératrices,
- réservoirs souples,
- pompes, etc.