Depuis 2010, les parcs nationaux métropolitains ont souhaité s'intéresser à ces forêts pour mieux les localiser, déterminer leurs caractéristiques et ainsi mieux répondre aux enjeux de gestion forestière. Plusieurs d'entre eux ont alors numérisé les cartes du milieu du XIXe siècle (carte d’État-Major ou cadastre napoléonien) pour identifier les forêts de cette époque.
Un travail de connaissance inter-parcs nationaux
En 2015, un travail inter-parcs nationaux a été mené pour caractériser l'évolution des paysages forestiers dans 6 parcs nationaux métropolitains (Cévennes, Vanoise, Mercantour, Pyrénées, Port-Cros, forêts), avec l'appui de l'INRA de Nancy et de l'IRSTEA d'Aix-en Provence. Celui-ci s'est basé sur les documents anciens d'occupation du sol et sur l'inventaire forestier réalisé par l'IGN. Après un travail important d'harmonisation des données, le croisement des différentes bases a permis d'identifier les forêts anciennes et de les caractériser au regard des forêts plus récentes (type de peuplement, de structure, de propriété, contexte topographique, analyses paysagères...).
Ce travail a permis de mettre en évidence une forte progression de la surface forestière dans chacun des territoires: de l'ordre de 10% en Vanoise et jusqu'à 55% dans les Cévennes. Dans tous les territoires, les forêts anciennes sont essentiellement publiques et les forêts récentes (zones non boisées au milieu du XIXème) issues de colonisation ou de plantations. D'autre part, les déboisements ont été plutôt rares et localisés dans des zones accessibles : plus de 80% des surfaces forestières identifiées au XIXème siècle ont été conservées dans tous les territoires, ce chiffre atteint même les 96% ou 97% sur le territoire des parcs nationaux de forêts et des Cévennes.
Ce travail ouvre un large champ d'études pour mieux connaître les espèces caractéristiques des forêts anciennes (identification de taxons1 liés à l'ancienneté de l'état boisé : flore, insectes, champignons...) et les impacts des usages passés et/ou actuels sur la biodiversité de ces forêts (plantation de résineux...).
Au-delà, il serait également intéressant de croiser les données sur l'ancienneté des forêts avec des informations sur la maturité des peuplements pour identifier les secteurs forestiers à fort enjeu en terme de conservation (forêts anciennes et matures).
La méthodologie employée pour harmoniser et traiter les données et les principaux résultats par parc national sont présentés dans le mémoire de Raphaël Bec (étudiant d'AgroParisTech, Gestion des milieux naturels, stage réalisé du 2 mars au 4 octobre 2015).
1 : ensemble d'êtres vivants partageant certaines caractéristiques à partir desquelles est établie leur classification.
Pour valoriser ces travaux et sensibiliser les propriétaires et gestionnaires forestiers à l'intérêt des forêts anciennes, découvrez les brochures ci-dessous :
- Les forêts anciennes : un patrimoine naturel et historique à préserver (.pdf)
- Les forêts anciennes du Parc national de forêts : état des lieux (.pdf)
- Les forêts anciennes du Parc national des Cévennes : état des lieux (.pdf)
- Les forêts anciennes du Parc national du Mercantour : état des lieux (.pdf)
- Les forêts anciennes du Parc national des Pyrénées : état des lieux (.pdf)
- Les forêts anciennes du Parc national de la Vanoise : état des lieux (.pdf)