Les parcs nationaux ont organisé plusieurs événements dans l'espace ouvert au grand public, renommé "la baleine", qui a accueilli près de 130 000 visiteurs du 2 au 13 juin 2025. 

Cap sur la Méditerranée

La conférence "La mer commence ici" a rassemblé les Parc nationaux de Port-Cros et des Ecrins, l'Agence régionale de la biodiversité en région SUD et l'agence de l'eau Rhône Méditerranée en présence d'élus territoriaux (Isabelle Monfort, Christophe Madrolle et Anne Claudius-Petit). 

Les intervenants ont évoqué la mobilisation des acteurs terrestres en région SUD autour des enjeux de protection de l'eau, des corridors écologiques et de la gestion intégrée des zones côtières pour protéger les océans. Pollution et fragmentation des écosystèmes menacent la biodiversité : 80 % des pollutions proviennent du bassin versant. La gestion intégrée de l’eau et le rétablissement des continuités écologiques sont fondamentaux pour garantir une zone littorale de qualité et en bonne santé. L'existence d'aires protégées littorales et maritimes permet de développer une gestion intégrée des zones côtières favorables au milieu marin.

Le Parc national de Port-Cros salue le lancement du Consortium Pelagos, annoncé lors d’un événement dédié qui s’est tenu au Palais des Rois Sardes, en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et de M. Charles Ange Ginesy, Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes et Président du conseil d'administration du Parc national du Mercantour.

Créé en 1999 par la France, l’Italie et Monaco dans le cadre de l’Accord Pelagos, le Sanctuaire Pelagos est la seule aire marine transfrontalière de Méditerranée dédiée à la protection des mammifères marins et de leurs habitats. Ce nouveau Consortium rassemble treize partenaires internationaux issus du monde de la recherche, de la société civile, des institutions publiques, dont le Parc national de Port-Cros, et des collectivités locales.

La Posidonie : une plante unique en Méditerranée

Une table ronde dédiée aux enjeux de protection des herbiers de Posidonie a eu lieu le jeudi 12 juin. Les herbiers de Posidonie, véritables forêts aquatiques, rendent des services “écosystémiques”. La Posidonie n’est pas une algue mais bien une plante marine à fleurs qui a besoin de lumière pour vivre. Elle se développe à faible profondeur et jusqu’à 40 mètres, là où elle peut capter les rayons du soleil. On appelle ses fruits les “olives de mer”.  Espèce endémique de Méditerranée, tapissant les fonds marins, ceux-ci présentent d’innombrables atouts :

• protection hydrodynamique contre les vagues et les courants de la frange côtière, qui ralentit l’érosion des plages ;
• oxygénation des fonds et séquestration de carbone -bien plus que la forêt amazonienne- aidant à la lutte contre le changement climatique ;
• lieu de vie et d’alimentation pour plus de 400 espèces d’algues et de milliers d’animaux (poissons, crustacés, coquillages) ;
• fonction de frayère (lieu de ponte) et de nurserie (pour les juvéniles).

Principalement menacée par les aménagements littoraux, la pollution aigüe et les chalutages, la progression des herbiers a régressé dans une grande partie de la Méditerranée. Essentiels à nos écosystèmes, la sensibilisation à leur sujet est capitale. Lors de la table ronde, Christophe Lucas, Préfet maritime de la Méditerranée a introduit le sujet puis Patrick Astruch (ingénieur de recherche au GIS Posidonie), Ludovic Frere Escoffier (responsable programme ocean WWF France), Hervé Menchon (adjoint au maire de Marseille),Gaëlle Berthaud (Directrice du Parc national des Calanques) et Sophie-Dorothée Duron (Directrice du Parc national de Port-Cros) ont exposé l'état de la Posidonie, sa résilience parfois, et les mesures mises en place. Thibault Glasser (chef du pôle marin au Parc national de la Guadeloupe) a ouvert sur les herbiers marins guadeloupéens. La session s'est conclue par une intervention de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.

Une voix ultramarine caraïbéenne 

Au sein de la délégation Guadeloupe, le Parc national de la Guadeloupe, a pris part à cet événement mondial en tant que référence en matière de préservation des milieux naturels marins dans les Outre-mer. La délégation guadeloupéenne reflète une ambition partagée entre ces institutions, la Région Guadeloupe, à travers sa stratégie de croissance bleue, soutient un modèle économique maritime résilient et innovant ; l’ARBIG, opérateur régional de la biodiversité, valorise les solutions locales fondées sur la nature, notamment dans les milieux humides et face aux espèces exotiques envahissantes et le Parc national de la Guadeloupe, enfin, porte la voix d’un territoire où la préservation du patrimoine naturel s’appuie sur la science, la gouvernance locale et l’engagement citoyen.

Ferdy Louisy, président du Conseil d'administration du Parc national de Guadeloupe, était présent pour les négociations internationales. Il nous explique l'enjeu d'un tel sommet mondial :

Les enjeux marins vus des montagnes

Les glaciers, éléments centraux dans le cycle de l’eau, n’ont pas été oubliés ! 

Les Écrins, le Mercantour et la Vanoise étaient présents aux côtés des trois parcs nationaux du littoral. Une table-ronde de haut vol sur les enjeux de protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires a été menée dans le Pavillon de la cryosphère. Cette séquence a notamment réuni la directrice de l'eau et de la biodiversité au ministère en charge de la Transition écologie, Célia de Lavergne, le président de la commission biodiversité de la Région Sud, Christophe Madrolle, le glaciologue Jean-Baptiste Bosson, le géographe Jacques Mouray, la directrice du Parc national du Mercantour, Aline Comeau, et Emma Denise, chargée de mission du Parc national de la Vanoise et coordinatrice du projet ACLIMO.
 

Une autre séquence "Des Alpes à la Méditerranée" a offert un regard croisé porté sur le changement climatique sous l'analyse d'experts du Mercantour et de Port-Cros. Le public était invité à se plonger dans le sujet via des projections immersives sur les impacts du changement climatique et un quizz interactif pour tester les connaissances des participants et mieux connaître la biodiversité marine méditerranéenne. Une centaine de visiteurs curieux, engagés et de tous les âges étaient présents.

L'année de la Mer continue

Au delà de cette mobilisation ponctuelle et inédite, les parcs nationaux poursuivent leurs actions sur le terrain en tant que gestionnaire d'aires marines protégées. Des événements de sensibilisation ont lieu sur leur territoire, au plus proche des habitants, des scolaires et des visiteurs de passage. 

Le début de la saison estivale marque aussi un haut pic d'activités en mer (plaisance, baignade, plongée, kayak...). Les patrouilles en mer seront multipliées pour expliquer aux visiteurs l'objectif des mesures de protection et faire respecter les réglementations.

Un nouveau lieu dédié à l’accueil des visiteurs

L'ouverture d'une Maison des Îles et du Littoral sur l’archipel du Frioul marque un pas dans l'accueil et la sensibilisation des visiteurs et la découverte du patrimoine insulaire marseillais. Le Parc national des Calanques et la Ville de Marseille ont ouvert les portes de la Maison des Îles et du Littoral le 7 juin.
Informations pratiquess à retrouver ici.

A la rencontre des habitants des îles Marquises

Le Parc national de Port-Cros présente une nouvelle exposition photographique TAMA ÈNANA. Direction les îles Marquises, l'archipel le plus isolé au monde de tout continent ! Cette exposition exceptionnelle met en lumière le lien ancestral qui unit le peuple marquisien à l'océan. La photographe Ingalil Hubert, en lien l’artiste Heretu Tetaohiotupa, a réalisé une série de 20 portraits d'habitants des îles Marquises.
Informations pratiques : du 8 juin au 20 septembre 2025 ; Jardin Emmanuel Lopez, île de Porquerolles ; entrée gratuite.